« Pff… Cet enfant n’écoute pas ! »
« Fais vite ! Allez, fais vite ! Et après, tu vas te coucher ! Tu as compris ? Tu as fait tes devoirs ? Non ? Ne me dis pas que tu ne les as pas faits…
Pourquoi tu es aussi têtu ? Tu es vraiment insupportable ! Je vais finir par te gifler un de ces quatre ! Va te coucher ! Regarde-moi sa tête… »
Ces paroles vous semblent familières ? Un air de déjà-vu dans votre salon ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Ce genre d’échanges fait partie du quotidien de nombreux parents. Pourtant, soyons honnêtes : est-ce que cela fonctionne vraiment quand un enfant n’écoute pas ?
Bien sûr, en tant que parent, il est parfois difficile de garder son calme, surtout après une longue journée de travail. On rêve tous d’un enfant qui obéit au premier regard, qui range spontanément sa chambre, et qui fait ses devoirs sans qu’on ait à répéter dix fois la même chose ni à menacer : « Hum ! Je compte jusqu’à trois… »
Mais soyons réalistes : cet enfant-là n’existe pas !

La communication avec vos enfants ne devrait pas se résumer à donner des ordres ou répéter inlassablement les mêmes consignes. Si vous voulez être écouté et respecté, vous devez adapter votre façon de parler et apprendre à faire passer vos messages autrement.
Si votre enfant n’écoute pas, ce n’est pas une fatalité. La manière dont vous lui parlez peut tout changer. Dans cet article, nous allons voir :
– Pourquoi votre enfant ne vous écoute pas et comment y remédier ;
– Comment accroître votre influence pour qu’il ait envie de vous écouter ;
– Comment gérer les comportements difficiles sans crier.
Pourquoi votre enfant ne vous écoute-t-il pas ?

Si votre enfant n’écoute pas, plusieurs raisons peuvent l’expliquer :
- Il est absorbé par ce qu’il fait et ne vous a tout simplement pas entendu.
- Il ne comprend pas pourquoi il devrait obéir. Une consigne qui semble logique pour vous ne l’est pas forcément pour lui.
- Il n’a pas clairement compris ce que vous attendez de lui. Un enfant peut être perdu face à des instructions trop vagues ou trop complexes.
- Il teste vos limites pour voir jusqu’où il peut aller. C’est une manière pour lui d’apprendre ce qui est négociable… et ce qui ne l’est pas.
- Il est fatigué, frustré ou préoccupé. Un enfant fatigué aura du mal à faire ce qu’on lui demande, tout comme un adulte après une longue journée de travail.
- Il n’est tout simplement pas motivé. Ce que vous lui demandez l’ennuie profondément. Soyons honnêtes : se brosser les dents, c’est nettement moins intéressant que jouer à la Play, non ?
Dans tous les cas, crier ou répéter en boucle n’améliore visiblement pas la situation. Un enfant qui grandit dans un environnement où on lui crie dessus en permanence finit par ne plus y prêter attention. Il s’habitue aux cris, attend qu’ils montent d’un cran avant de réagir, ou bien adopte à son tour le même ton pour s’exprimer.
Les bases essentielles pour se faire écouter par son enfant
La communication est un échange. Pour qu’elle fonctionne, elle doit reposer sur deux éléments fondamentaux : savoir écouter son enfant et savoir lui parler.
Savoir écouter votre enfant pour qu’il vous écoute en retour
Si vous souhaitez que votre enfant vous écoute, vous devez commencer par lui donner l’exemple en l’écoutant vous-même. Un enfant qui se sent entendu et compris sera plus réceptif à ce que vous lui dites.
Écouter, ce n’est pas seulement entendre ses mots, c’est aussi prendre en compte ce qu’il ressent, lui montrer que son avis compte, même si vous ne le suivez pas toujours.

A propos, je vous recommande cette vidéo Savez-vous écouter vos enfants ? qui en parle.
Savoir parler à votre enfant : les bonnes pratiques
« Fais ceci », « Ne fais pas cela », « Range ta chambre », « Finis ton assiette… »
Donner des ordres ou multiplier les consignes ne suffit pas. Cela maintient un niveau de communication superficiel, qui n’aide pas votre enfant à mieux vous comprendre, à tisser un lien avec vous ou à saisir ce qui est réellement important pour vous.
Parler avec votre enfant, c’est aussi créer un échange, partager vos émotions, raconter vos expériences et l’encourager à en faire autant. En instaurant ce dialogue, vous rendez ces moments plus agréables et donnez à votre enfant davantage envie de vous écouter.
Comment échanger avec votre enfant ?
Avoir de véritables conversations avec votre enfant : comment créer du lien ?
Partager vos expériences : un pont entre votre enfance et la leur
Vous inspirez vos enfants lorsque vous leur partagez vos réussites, et vous vous rapprochez d’eux lorsque vous leur racontez vos galères. Ils réalisent que vous aussi avez connu des difficultés, des doutes, des erreurs et que vous n’avez pas toujours été l’adulte sûr de lui qu’ils voient aujourd’hui.
Voici quelques idées de discussions pour éveiller leur curiosité et créer du lien :
- Quelles étaient vos matières préférées à leur âge ?
- Aviez-vous toujours de bonnes notes ou avez-vous déjà eu un 02/20 ?
- Vos copains d’école se sont-ils déjà moqués de vous ? Comment avez-vous réagi ?
Vos enfants adorent entendre ce genre d’anecdotes. Cela leur permet de comprendre que vous avez traversé des situations semblables aux leurs et que vous êtes là pour les guider, sans les juger.
Encouragez-les à partager en osant vous ouvrir

En leur racontant vos propres expériences, vous leur envoyez un message fort : il est normal d’avoir des échecs, des doutes, des erreurs. Ils vous idéalisent moins, se mettent moins la pression et se sentent plus à l’aise pour se confier à vous.
Cette confiance mutuelle est essentielle. Mieux vaut qu’ils se tournent vers vous plutôt que d’aller chercher des réponses ailleurs sans repères.
Parler à votre ado : des sujets qui comptent
Si vous avez des adolescents, vous pouvez élargir les discussions :
- Comment réagissiez-vous lorsqu’on vous faisait des avances ?
- Avez-vous déjà eu une expérience avec l’alcool ? Que s’est-il passé ?
- Quelle leçon en tirez-vous aujourd’hui ?
- Avez-vous déjà échoué à un examen ou redoublé une classe ? Comment l’avez-vous vécu ?
Ces discussions leur permettent de voir que vous aussi avez eu leur âge, avec ses défis et ses incertitudes. Elles ouvrent la porte à des échanges constructifs sans dramatiser, ni condamner.
Exprimer votre amour et valoriser votre enfant pour renforcer sa confiance en soi
Beaucoup de parents pensent qu’aimer leur enfant se résume à lui fournir un toit, de la nourriture et une connexion Wi-Fi stable. Mais non, l’amour ne se limite pas à remplir le frigo ! Un enfant a aussi besoin d’attention, de reconnaissance et de valorisation.
Un enfant qui ne ressent pas l’amour et le soutien de ses parents risque d’avoir une faible estime personnelle et d’adopter des comportements négatifs.
Même si vous avez l’impression que votre enfant n’écoute pas, assurez-vous de lui montrer qu’il compte pour vous :

- Dites-lui que vous l’aimez, en dépit de tout.
- Montrez-lui que vous êtes fier de lui. Il y a forcément des choses qu’il fait bien.
- Faites-lui savoir qu’il vous a manqué après une absence. Ne laissez pas votre chien être le seul à sauter de joie à votre retour !
Valoriser pour encourager, et non seulement pour corriger
Quand vous valorisez votre enfant, vous boostez son estime de soi et l’incitez à adopter une attitude plus positive.
De plus, les paroles valorisantes atténuent l’impact des reproches. Imaginez un patron qui ne vous félicite jamais mais qui vous critique dès que vous faites une erreur. Comment vous sentiriez-vous ? Démotivé, inutile ? Pourtant, il a peut-être apprécié votre travail, mais il ne l’a jamais dit…
Vos enfants vivent la même chose. S’ils n’entendent que des reproches, ils finiront par se sentir incompétents et rejetés. Alors, pensez aussi à les encourager !
Faire des reproches à votre enfant sans crier ni blesser
Lorsque vous avez l’impression que votre enfant n’écoute pas, il y a une manière plus constructive de l’interpeller et de le reprendre. Crier n’est pas toujours la solution.
C’est vrai qu’il peut être nécessaire de hausser le ton de temps à autres mais cela ne devrait pas devenir une habitude. Il est préférable d’utiliser votre autorité de manière graduelle en commençant par des rappels clairs et fermes avant d’élever la voix en dernier recours.

Corriger un enfant ne signifie pas le rabaisser ou le blesser émotionnellement. Il est tout à fait possible de lui faire comprendre ses erreurs sans crier ni utiliser des paroles blessantes.
Ces phrases à éviter pour préserver l’estime de soi de votre enfant
- « Tu es nul ! »
- « Tu es bête ! »
- « Je ne sais même pas pourquoi j’ai eu un enfant comme toi ! »
D’autres généralisations sont tout aussi toxiques :
- « Tu es toujours en retard ! »
- « Tu ne fais jamais rien correctement ! »
- « Tu es insupportable ! »
Quelles conséquences ?
Un enfant qui n’écoute pas et qui entend ces phrases à répétition risque de les intérioriser et de finir par croire que c’est vrai. Pire, il peut adopter ces comportements négatifs simplement parce qu’on lui répète qu’il est ainsi.
Autre point essentiel : évitez les injures et les gros mots, même sous le coup de la colère. En insultant un enfant, même involontairement, vous lui donnez l’exemple d’une communication irrespectueuse. Il risque alors de reproduire ce schéma, que ce soit envers vous ou envers d’autres.
Comment formuler un reproche pour que votre enfant l’écoute et réagisse positivement ?
Si votre enfant n’écoute pas, il existe une façon plus efficace de lui faire comprendre ses erreurs. Marshall Rosenberg, auteur du concept de la Communication Non Violente, propose une méthode simple en quatre étapes pour faire un reproche de manière constructive.

1. Dites simplement ce que vous voyez
❌ « Tu laisses toujours traîner tes affaires ! »
✔️ « Je vois des habits qui traînent sur le canapé. »
2. Exprimez ce que vous ressentez
» Ça m’agace. »
3. Expliquez pourquoi
« J’aime quand la maison est bien rangée. »
4. Faites une demande claire et immédiate
» Tu peux ranger tes habits dans le panier ? «
Ou si vous préférez un ton plus direct : « Range tes habits dans le panier ! »
Pourquoi cette méthode fonctionne ?
Parler de cette façon évite de blesser l’enfant. Il comprend qu’un problème doit être réglé sans se sentir attaqué personnellement. Cela l’incite à agir au lieu de se braquer ou de bouder.
Cette approche ne concerne pas seulement l’éducation, elle est aussi efficace dans le couple, au travail et dans toutes les relations.
En pratique, ce n’est pas toujours facile. Mais avec de la persévérance, cela devient plus naturel, et vous serez surpris de voir que vos enfants vous écoutent davantage.
Si cette méthode vous semble trop compliquée…
Dans le feu de l’action, il n’est pas toujours évident de suivre ces quatre étapes. Dans ce cas, respirez et allez à l’essentiel : « Range tes habits dans le panier ! »
Un enfant ne perçoit pas toujours le désordre de la même manière qu’un adulte. S’il a laissé une voiture sur le sol, il ne considérera pas forcément cela comme un problème, surtout s’il compte y rejouer plus tard.
Soyez donc précis dans vos consignes :
– « Range tes jouets dans le coffre. »
– « Pose ta serviette ici. »
– « Parle plus doucement. »
« Arrête ! » → Oui, mais arrêter quoi exactement ?
« Va ranger ta chambre ! » → Un adolescent comprendra peut-être, mais un enfant de 5 ans ne saura pas forcément ce que vous attendez de lui.
Mieux encore, essayez de formuler vos demandes en termes positifs. Cela facilite la compréhension et encourage l’enfant à agir dans le sens souhaité.
Une approche pragmatique, mais pas infaillible
Soyons honnêtes : ces méthodes ne transforment pas un enfant en modèle d’obéissance instantanée. Aucun enfant ne fait ce qu’on lui demande toujours du premier coup. Vous devrez encore répéter, recadrer et rappeler les règles (parfois plusieurs fois… en une seule heure). Mais c’est normal : l’apprentissage passe par la répétition, et certains jours, cela marchera mieux que d’autres.
L’idée n’est pas de rendre votre enfant aussi obéissant qu’un robot, mais plutôt d’accroître votre influence, de donner des consignes plus précises et d’éviter les conflits inutiles.
Parfois, il faut juste imposer les règles
Soyons clairs : Si votre enfant n’écoute pas face à une situation urgente (danger, irrespect, comportement inacceptable), vous n’allez pas sortir les 4 étapes et reformuler votre ressenti. Vous imposez la règle, point barre.
Inutile donc d’épiloguer « Je ressens une vive inquiétude lorsque tu traverses la route sans regarder ». Non, là, c’est un « STOP ! » ferme et immédiat.
📌 Par ailleurs, je vous recommande vivement cet article dans lequel, je vous explique comment gérer les comportements inacceptables Carton rouge : 7 Comportements à ne pas tolérer chez son enfant.
Mieux communiquer avec votre enfant pour être mieux écouté
La manière dont vous parlez à votre enfant a un impact direct sur sa façon de vous écouter et de réagir. En remplaçant les cris et les ordres vagues par des demandes claires, des encouragements et des échanges constructifs, vous créez un climat plus agréable à la maison.

Bien sûr, personne n’est parfait, et il est normal d’avoir des moments d’impatience. L’essentiel est de progresser petit à petit, en gardant à l’esprit que la communication est un apprentissage mutuel. Plus votre enfant se sentira écouté, compris et valorisé, plus il sera réceptif à vos consignes.
💡 Challenge du jour : la prochaine fois que vous trouverez votre salon en pagaille, testez cette méthode. Observez comment votre enfant réagit et ajustez votre approche au fil du temps. Vous pourriez être surpris des résultats ! 😊
Si vous pensez que cet article peut aider un parent que vous connaissez, n’hésitez pas à le partager !
Bonjour Mme Eunice, merci pour vos conseils.combien importants. Mais est ce que vous auriez des conseils preketsiacis pour un enfants de 3 ans. Mon garçon n’ecoute pas et quand on le dit non, il peut devenir.aggressif, se met en colère. Je me sens depasser la majorite des fois. Des conseils sil vous plaît???
Merci Madame Eunice j’espère que sa pourra m’aide pour on garçon de 7ans il fait toujours l’effort de mentir et aime beaucoup se justifier et obéir difficilement et je me retrouve toujours entrain de crier sur lui et il ‘e support pas cela parfois il me dit maman je veux te parlé stp ne crie pas et sa me fait bizarre de savoir que j’ai déjà crié au point où il a remarqué cela. Merci pour ses conseils je me suis sentie vraiment concerne et touché