Les bases d’un allaitement maternel réussi

J’accueille aujourd’hui un article de Sophie du blog Maman Radieuse. Sophie est puéricultrice et conseillère en lactation, passionnée par son métier. Elle a créé son blog pour accompagner les mamans (et les papas) dans leur nouvelle vie avec bébé. Aujourd’hui, Sophie nous propose un article sur les bases d’un allaitement maternel réussi. 

L’allaitement maternel est la manière la plus naturelle de nourrir votre enfant. C’est un superbe moyen de tisser des liens avec son bébé et de le nourrir émotionnellement.

Il s’agit d’une compétence que la mère et le nouveau-né acquièrent ensemble… Mais, (je ne vous le cache pas !) réussir son allaitement peut être difficile pour un grand nombre de mamans !

Vous allaitez en ce moment ? Vous vous préparez à le faire ? Et si vous suiviez ces quelques conseils pour rendre l’aventure plus facile et plus enthousiasmante ? 🙂

Eh oui, en ayant les bonnes informations dès le départ, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour réussir ;). Dans cet article, je vous partage 8 astuces pour y arriver.

 

1 – La base d’un allaitement réussi : pratiquer du peau à peau avec le bébé

Faire du peau à peau avec le nouveau-né, et ce dès sa naissance, demeure le meilleur moyen pour commencer à tisser des liens !

Le peau à peau favorise la mise en place de l’allaitement

Le fait de tenir son nouveau-né contre soi stimule le corps pour la mise en place de la lactation et éveille aussi plusieurs réflexes innés du bébé, notamment le réflexe de succion.

D’ailleurs, savez-vous à quel moment ce réflexe est le plus élevé ?

Eh bien, un nouveau-né est souvent plus éveillé et plus intéressé par l’allaitement dans les 2 heures qui suivent sa naissance. De plus, plus tôt le nourrisson commencera à chercher le sein, plus le corps de sa maman produira du lait. Pour que le peau à peau soit efficace, il doit durer au minimum 1 heure !

Alors, tenez votre tout-petit contre vous pendant les premiers jours et les premières semaines suivant la naissance.

Quels sont les bienfaits du contact en peau à peau ?

Il :

  1. Facilite la mise en place de l’allaitement (mise en route de la lactation, absence de lésions douloureuses) ;
  2. Garde le bébé au chaud ;
  3. Améliore le bien-être de l’enfant (diminution des pleurs et du stress) ;
  4. Régule le taux de sucre dans le sang ;
  5. Facilite la construction du lien mère enfant ;
  6. Permet au nouveau-né d’être d’abord colonisé par la flore bactérienne familiale ;
  7. Permet de mieux récupérer après l’accouchement.

Le peau à peau a un impact positif sur la durée de l’allaitement exclusif et la durée totale de l’allaitement. Au passage, les papas peuvent bien évidemment faire du peau à peau aussi avec le bébé 🙂

Réussir son allaitement peau à peau

2 – Connaître les signes annonciateurs de la faim

Beaucoup de parents pensent qu’un bébé qui pleure a faim. Certes, les pleurs peuvent être la cause des pleurs. Mais connaissez-vous les autres petits signes annonciateurs de la faim ?

Ils sont au nombre de 4. Vous devez absolument apprendre à les repérer chez votre tout-petit pour réussir votre allaitement :

  1. La succion des doigts. C’est le signe le plus évident. Un nourrisson qui a les mains libres peut facilement vous montrer qu’il a faim : il cherche alors à mettre ses doigts dans la bouche et fait parfois de petits mouvements avec la bouche.
  2. Le réflexe de fouissement. Il est déclenché lorsque vous touchez le bout des lèvres de votre nouveau-né. Il tourne alors la tête à la recherche de ce qui l’a caressé afin de le saisir en bouche et de le téter.
  3. L’ouverture des yeux : votre bébé a les yeux grand ouverts et s’intéresse à ce qui se passe autour de lui.
  4. Les mouvements harmonieux : votre enfant commence à s’agiter. Il fait alors de grands mouvements avec ses bras et ses jambes.

Et si tous ces petits signes ne sont pas pris en compte ?

Votre tout-petit pourra se rendormir et repartir pour un nouveau cycle de sommeil ou alors pleurer. Les pleurs sont le stade ULTIME de la faim ! Il n’est donc pas conseillé d’atteindre ce stade, car la mise au sein risque d’être plus difficile.

3 –  Réussir la mise au sein

Il existe de nombreuses positions d’allaitement. Vous pouvez toutes les essayer et adopter celles qui vous conviennent le mieux ainsi qu à votre bébé.

Une fois que vous êtes confortablement installée, pensez à vous assurer que votre tout-petit le soit également lui aussi 😉

Comment doit être positionné l’enfant ?

  1. Il doit être tenu contre sa mère, ventre contre ventre ;
  2. Sa tête doit être alignée avec son épaule et sa hanche ;
  3. Son menton doit être situé dans le sein.

Pour plus de confort, il est préférable d’amener le bébé vers le sein, plutôt que de faire le contraire. De plus, si la maman se tient droite, le nourrisson doit être tenu fermement, de sorte à ce qu’il se sente en sécurité et qu’il puisse téter efficacement.

Avant que la lactation ne soit bien mise en place, votre corps sécrète déjà du colostrum. Il s’agit d’un précieux liquide, appelé aussi or jaune très riche en défenses immunitaires et en antioxydants.

Afin d’attirer l’attention de votre nouveau-né vers votre sein, vous pouvez exprimer votre lait afin d’extraire quelques gouttes de colostrum.

Vérifier la bonne prise du sein

C’est une étape très importante non seulement pour avoir une succion efficace, mais aussi pour éviter bien de douleurs, de crevasses à la maman.

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Comment la prise du sein doit-elle se faire ?

  1. Le bébé doit ouvrir grand la bouche ;
  2. La langue doit être placée sous le sein ;
  3. Les lèvres doivent être posées et retroussées sur le sein.

Comme vous pouvez le constater sur la photo, le nourrisson doit avoir une prise du sein en bouche profonde. Vous pouvez toucher tout doucement les lèvres de bébé avec votre mamelon jusqu’à ce que sa bouche s’ouvre très largement. Vous allez le constater, cela fonctionne particulièrement très bien pour améliorer la prise du sein 😉

Comment se déroule une tétée ?

En général, le bébé tète doucement au départ, puis son rythme de succion augmente au fur et à mesure. Il a un rythme d’une ou de deux succions avant de déglutir. Il peut aussi faire de petites pauses pour se reposer. Lorsque le nourrisson arrête de téter, la mère peut lui proposer son autre sein (si la tétée a été suffisamment efficace sur le 1er).

 

4 – Réussir son allaitement passe par la connaissance des besoins du nourrisson

Tous les sens de votre enfant sont stimulés lorsque vous le tenez dans vos bras. Un bébé à qui l’on sourit, à qui l’on parle et que l’on câline se sent en sécurité.

L’allaitement ne se limite pas à donner à son enfant les nutriments et les calories nécessaires à sa croissance. Il renforce également le lien entre les parents et le tout-petit et représente un moyen efficace pour construire une relation de sécurité et d’amour.

 

Apprendre à se connaître

Pendant les premières semaines, la mère est en pleine période d’apprentissage. Elle et l’enfant apprennent tous les deux à se connaître afin de trouver leur rythme.

Les bébés ont besoin de téter souvent au cours des premières semaines ! Malheureusement, beaucoup de parents utilisent le biberon qui est donné environ toutes les 3 heures comme référence.

Offrir les tétées à la demande

Bon nombre de mamans sont frustrées de ne pas avoir de repères sur la fréquence des tétées.

Personnellement, je n’aime pas donner de fréquence standard du nombre de tétées sur 24 heures. Chaque enfant est UNIQUE, et chaque mère aussi ;). Le nombre de tétées dépend surtout de la capacité de stockage de la glande mammaire.

Certains bébés préfèrent de nombreuses tétées courtes, tandis que d’autres préfèrent des tétées plus longues et moins nombreuses.

Pour tout de même vous donner un ordre d’idée, un bébé a besoin de téter entre 8 et 12 fois en l’espace de 24 heures. Précisons qu’en la matière, il n’existe aucune norme !

Les tétées de nuit sont toutes aussi importantes que celles du jour pour réussir son allaitement car elles permettent de bien mettre en place la lactation, mais aussi d’aider le corps à produire plus de lait.

Savez-vous quelle quantité de lait peut contenir l’estomac d’un nouveau-né ?

Comme vous le voyez, les quantités ne sont vraiment pas énormes ! C’est la raison pour laquelle le colostrum est très concentré, et aussi la raison pour laquelle un bébé tétera plus souvent au début. Restez donc à l’écoute de votre tout-petit 🙂 !

 

5 – S’informer sur les pics de croissance du bébé

Souvent perçus comme des étapes cruciales dans le développement du nourrisson, les pics de croissance peuvent mettre en péril votre allaitement si vous n’êtes pas suffisamment informée !

Comprendre les bases de la lactation pour réussir son allaitement

À votre avis, qu’est ce qui détermine la production du lait maternel ?

Peut-être que vous le savez déjà, car ce sont 2 éléments très importants. Il s’agit de la fréquence des tétées et du vidage de sein.

Comme expliqué plus haut, plus votre bébé est mis au sein au cours des premières semaines, plus vous produirez du lait. Au cours des premiers mois, votre bébé va très vite grandir. Pendant les pics de croissance, il y aura des jours où votre tout-petit aura très faim et devra se nourrir plus souvent.

Lors de ces périodes, nombreuses sont les mamans à avoir la sensation de ne pas avoir assez de lait… et malheureusement, il s’agit d’un des facteurs d’arrêt de l’allaitement !

Mais cela reste une FAUSSE croyance !  Eh oui, car le lait maternel évolue et s’adapte parfaitement pour répondre aux besoins du nourrisson. Il est bien dommage d’arrêter l’allaitement à cause d’une fausse croyance !

Les recommandations de l’OMS

L’OMS recommande un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de vie du nourrisson, puis de 6 mois jusqu’à 2 ans et plus, en complément d’une alimentation.

En effet, entre 4 et 6 mois, les bébés commencent à manger des aliments solides. Mais le lait maternel apporte encore des éléments nutritifs importants. Eh oui, au fur et à mesure que votre nouveau-né grandit, le lait change et s’adapte parfaitement à ses besoins.

Allaitez donc aussi longtemps que vous et votre enfant le souhaitez !

 

6 – Réussir son allaitement, c’est aussi prendre soin de soi

Réussir son allaitement, c’est aussi prendre soin de soi. Dans les premiers jours, vous pouvez essayer de vous reposer lorsque votre bébé dort même si cela n’est pas toujours simple de synchroniser son rythme avec son petit bout.

Personnellement, je n’ai jamais réussi à dormir sur commande et lorsque je serai maman ça m’étonnerait que cela change !

Essayez tout de même de vous reposer au maximum afin de ne pas accumuler trop de fatigue.

Demander de l’aide

Acceptez ou demandez à votre partenaire ou à votre famille de vous aider pour certaines tâches.

Vous avez des enfants plus âgés ?

Les grands-parents seront certainement heureux de s’investir davantage pour vous aider 😉

Cela vous permettra de vous reposer, de prendre du temps pour vous… et d’apprécier votre rôle de maman 🙂

Par ailleurs, lors de l’arrivée d’un nouveau-né, la famille aime bien se précipiter pour lui rendre et faire sa connaissance ! Ceci part d’une bonne intention n’est ce pas ? Mais êtes-vous prête à recevoir tout ce beau petit monde ?

La grossesse, la maternité sont des étapes fatigantes, alors pensez à ne recevoir de la visite que lorsque vous vous sentez prête.

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S’entourer des bonnes personnes

De nombreuses personnes peuvent apporter leur soutien et/ou leurs encouragements, notamment :

  • Les professionnels formés à l’allaitement (sage-femme, puéricultrice, consultante en lactation…) ;
  • Les groupes de soutien, les associations.

Alors, si vous avez des inquiétudes, parlez-en !

Il est tout aussi important de vous entourer de personnes bienveillantes. Malheureusement, il existe des personnes pour qui l’allaitement reste loin d’être naturel, des personnes qui le perçoive comme un acte atypique.

Récemment dans un magasin que je visitais, une femme s’apprêtait à allaiter son bébé dans un coin de la pièce lorsqu’une cliente a réagi haut et fort :  » Oh, mais elle ne va pas sortir son sein-là comme ça !  » Je suis restée outrée !

Par ailleurs, le papa a également un rôle très important. Son soutien et sa présence sont primordiaux pour réussir l’allaitement.

 

7 – Eviter le tabac, l’alcool et les drogues

Savez-vous que la nicotine, le cannabis, l’alcool et certains médicaments passent dans le lait maternel ? Le choix le plus sûr reste donc de ne pas en consommer lorsque vous allaitez.

Tabac et allaitement

Une maman me disait un jour :  » Je n’allaite pas mon petit parce que je n’ai pas complètement réussi à arrêter de fumer !  » Ceci est bien dommage car elle prive son petit des bienfaits de l’allaitement…

 » Une étude de 1996 a par exemple montré que l’effet protecteur de l’allaitement vis-à-vis des infections respiratoires est particulièrement net chez les enfants vivant dans un environnement tabagique. Dans une autre étude portant sur 1 218 enfants de mères fumeuses, le non-allaitement multipliait le risque de maladies respiratoires par sept !  » 

Bien sûr, ceci n’est en aucun cas une incitation à fumer lors de l’allaitement !

La nicotine a des méfaits pour le bébé : une plus grande irritabilité, un risque plus accru de mort subite, plus de coliques, une croissance moins rapide… De plus, une récente étude a prouvé l’impact négatif de la nicotine sur la production de lait.

Il faut donc trouver des moyens de réduire l’exposition de votre bébé aux produits chimiques nocifs !

Voici quelques conseils si jamais vous rencontrez des difficultés pour complètement arrêter la cigarette :

  1. Fumer à distance des tétées. Il est préférable de fumer juste après une tétée plutôt qu’avant ou pendant ;
  2. Bien vous laver les mains après avoir fumé ;
  3. Fumer hors de votre maison et hors de votre voiture ;
  4. Changer de vêtements après avoir fumé.

Cannabis et allaitement

Le THC, principe actif du cannabis, passe aussi dans le lait et le nourrisson peut aussi absorber des quantités significatives s’il est exposé à la fumée du cannabis.

Quels sont les risques ?

À court terme, il semble entraîner des problèmes de succion, mais il peut aussi rendre votre bébé encore plus endormi et à long terme, il y aurait des impacts sur le bon développement neurologique de l’enfant.

Alors, le choix le plus sûr est de ne pas consommer de cannabis lorsque vous allaitez .

Alcool et allaitement

Selon l’Académie américaine de pédiatrie,  » Les mères qui allaitent devraient éviter de boire de l’alcool, car il se concentre dans le lait et peut inhiber la lactation « , mais  » la prise occasionnelle d’une boisson alcoolisée lors d’une fête est acceptable, si l’on attend deux heures après la prise pour allaiter « 

Mais personnellement, je vous recommande 0 alcool pendant l’allaitement 😉

Médicaments

En cas de doute sur les médicaments ou les substances que vous prenez et qui pourraient affecter votre lait maternel, je vous conseille vivement de consulter votre médecin.

Vous trouverez également des précieuses informations sur e-lactancia.org

 

8 – Pour conclure, un dernier conseil pour réussir son allaitement  🙂

Une dernier conseil pour finir : ayez confiance en l’allaitement et en votre petit bout !

Votre bébé reste la personne la plus apte à vous guider, car il régule parfaitement ses quantités et votre lait est PARFAIT pour lui. Le lait maternel est suffisamment riche et nutritif pour votre nourrisson. Il s’adapte à ses besoins.

Rester à l’écoute de votre bébé est le meilleur cadeau que vous puissiez lui offrir. Ayez confiance en lui ! Beaucoup de mamans se remettent en question, doutent de leur allaitement. Si votre nourrisson grandit bien, c’est que tout se passe bien à priori 😉

Ayez donc confiance en l’allaitement ! Le bébé ressent les émotions de sa maman, et ce, qu’elles soient positives ou négatives. Essayez donc d’allaiter dans de bonnes conditions et d’être bien entourée.

L’allaitement doit être un plaisir pour la mère et l’enfant, et non une contrainte alors donnez-lui toute l’importance qu’il mérite.

Protégez-vous des remarques négatives, des personnes qui manquent de bienveillance… (car il y en a malheureusement) et impliquez le papa car il a la possibilité de faciliter ou de nuire au processus. Messieurs, on espère que vous opterez pour la première option. 😉

L’allaitement sera certainement très prenant dès le départ. Mais au fur et à mesure que votre tout-petit grandira, les tétées vont naturellement s’espacer et prendront moins de temps.

Allaitez-donc aussi longtemps que vous et votre bébé le désirez et gardez-le bien en tête : vous avez le droit d’allaiter partout et à tout moment 😉

Pour aller plus loin, je vous propose de télécharger mon KIT pour réussir votre allaitement !

À travers mes 2 e-books, je vous partage de précieux conseils pour vous donner confiance mais aussi pour vous aider à vous défaire de certaines fausses croyances sur le sujet.

Pour conclure, je souhaite à tous les parents de profiter ensemble de ces instants précieux en famille et de vivre un allaitement heureux et serein ❤️

Prenez soin de vous et de votre bébé !

Si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager et à laisser en commentaire vos impressions 🙂

C’était Sophie du blog mamanradieuse.com

Sources :  La Leche League, revue « Allaiter aujourd’hui « , OMS

Crédits photos : Publicdomaines-picture–14, Tatiyana_tomsickova, Simon, Monkey business, Halfpoint, Kameleon007 > photos libre de droits sur Canva.

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