5 étapes simples pour corriger vos enfants de manière constructive

Dans la Bible, le Roi Salomon était réputé pour son immense richesse, sa légendaire sagesse et son étonnante intelligence. Il était si sage que rien que pour l’écouter, les gens venaient de contrées très lointaines. Dans Proverbes 22 : 15, voici ce qu’il affirme : « Les enfants aiment ce qui est déraisonnable. Quelques bonnes corrections les guériront de cette tendance. ».

En lisant le livre des Proverbes, j’ai été personnellement très surprise du nombre de fois où parlant d’enfants, Salomon insiste sur la correction. Le but de la correction n’est pas de déverser sa bile ou d’infliger des sévices à son bambin qui s’est mal comporté. Le but est plutôt de le dissuader de persister dans de mauvaises voies susceptibles de l’égarer.

On ne se rue pas sur son enfant pour lui crier dessus ou pour le battre lorsqu’il a commis une gaffe. Peu importe l’intensité de votre colère, si vous souhaitez que la correction soit constructive pour votre enfant, si vous désirez que votre petit assimile correctement la leçon que vous comptez lui transmettre, vous devez :

  1. Veiller à ce qu’il se sente aimé de manière inconditionnelle ;
  2. Y aller pas à pas.

Si les deux conditions précédentes ne sont pas réunies, la sanction créera certainement de la colère, du ressentiment ou de l’amertume chez votre enfant et l’éloignera de vous. Si elles le sont, la correction vous permettra de mieux transmettre vos valeurs à votre petit et vous rapprochera paradoxalement de lui.

 Étape 1 : Faire reconnaître la faute commise

Supposons que vous ayez défendu à votre fils d’allumer la télévision en votre absence. Un soir à votre retour du travail, vous le surprenez pour la deuxième fois devant l’un de ses programmes télévisés préférés. La première des choses à faire est de l’appeler avec un visage qui annonce les couleurs : « Loulou, viens par ici ! ».

Une fois Loulou arrivé, ne lui demandez surtout pas : « Pourquoi as-tu allumé la télé ? ».

En posant cette question très tentante d’ailleurs, vous apprenez indirectement à Loulou à exceller dans l’art de se justifier. Il aura alors toute la latitude de vous expliquer qu’il a allumé la télé parce que sa petite sœur le lui a demandé en pleurant, parce que l’enfant du voisin a menacé de rentrer chez lui s’il ne le faisait pas… et vous voilà partis dans des justifications sans fins… Rejeter la faute sur les autres est une forme de lâcheté. Pour mettre votre enfant en face de ses responsabilités, la bonne question à poser est la suivante :

  • Qu’est-ce que je t’avais défendu de faire, Loulou ?
  • Tu m’avais dit de ne pas allumer la télévision en ton absence.

Il est important à ce stade que l’enfant rappelle lui-même la règle fixée.

  • D’accord. Et qu’est-ce que tu as fait ?
  • J’ai allumé la télévision.
  • Donc moi, je t’ai demandé de ne pas allumer la télévision en mon absence et toi, tu l’as fait… Comment cela s’appelle ?
  • Ça s’appelle de la désobéissance.
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Il se pourrait toutefois que Loulou ne connaisse pas ce mot, soufflez-le-lui pour qu’il le retienne désormais.

À vrai dire, vous n’êtes pas fâché parce que Loulou a allumé la télévision. Allumer une télévision n’a rien de mauvais en soi. Mais l’allumer alors que papa ou maman l’a défendu, c’est désobéir. Voilà le problème ! Assurez-vous donc que votre fils reconnaisse bien qu’il vous ait désobéi puis passez à l’étape suivante.

Étape 2 : Appliquer la sanction

Votre enfant vient de reconnaître son erreur. Il a enfreint la règle et mérite bien une sanction sinon, il aura tendance à récidiver. Passez donc à l’action ! Pour ce faire, vous avez le choix entre une panoplie de méthodes : aller au coin, recopier plusieurs fois « Je n’allumerai plus la télé quand papa n’est pas là », être privé de télé pendant 2 jours, etc. A ce propos, ce vous recommande cet article : méthodes efficaces et pleines d’amour pour corriger vos enfants dans lequel j’aborde le sujet.

La méthode que vous choisirez ne sera pas forcément celle que choisira un autre parent qui se retrouve dans le même cas que vous. Votre choix dépendra de votre personnalité, de celle de votre enfant, de son âge et d’autres facteurs. Il y a par exemple des enfants à qui il suffit juste de parler pour qu’ils comprennent et ne récidivent plus. Pour d’autres en revanche, il faut nécessairement une punition en bonne et due forme. Choisissez-donc la méthode appropriée et allez-y !

 Étape 3 : Lui apprendre à vous demander pardon

Malheureusement, bon nombre de parents s’arrêtent à l’étape 2 et s’offusquent que leur enfant ne s’excuse pas ou ne paraisse pas repentant. Savoir demander pardon n’est pas inné, cela s’inculque.

Après que votre enfant ait purgé sa peine, appelez-le et demandez-lui pourquoi vous n’êtes pas contents de lui et l’avez puni :

  • Tu n’es pas content(e) parce que je t’ai désobéi. J’ai allumé la télévision en ton absence.
  • D’accord et qu’est-ce qu’on dit dans ce cas ?
  • On dit « Pardon papa (ou pardon maman) ! »

NB : Le mot pardon est plus efficace lorsqu’il est suivi de la raison pour laquelle il est dit. Veillez donc à ce que votre enfant ne dise pas « Pardon » tout court mais plutôt : « Pardon parce que j’ai allumé la télévision en ton absence alors que tu me l’avais interdit », « Pardon parce que je t’ai menti », ou encore « Pardon parce que j’ai volé ». Lorsque l’enfant rajoute la raison pour laquelle il s’excuse, vous avez l’assurance qu’il sait pourquoi vous l’avez corrigé et qu’il comprend qu’il ne doit plus reproduire son acte. Plusieurs enfants en effet, ne comprennent absolument pas pourquoi ils sont punis par leurs parents.

Étape 4 : Lui dire que vous l’aimez et que vous lui pardonnez

Une fois toutes ces étapes suivies, à froid échangez avec votre enfant. Dites-lui que vous l’aimez de manière inconditionnelle et que vous lui pardonnez sa fauteQu’il se comporte bien ou qu’il se comporte mal, expliquez-lui que cela ne change rien à l’amour que vous lui portez. Faites-lui savoir que le corriger n’est pas un plaisir pour vous mais que parce vous l’aimez, vous serez dans l’obligation de le faire s’il enfreint les règles. Obtenez son engagement à ne plus recommencer, câlinez-le puis jouez avec lui comme si de rien n’était.

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Cette étape très souvent omise est extrêmement importante ! Elle vous permet de signifier à votre enfant que vous l’aimez de manière inconditionnelle. C’est elle qui fera en sorte que la sanction vous rapproche de votre enfant au lieu de vous en éloigner.

Étape 5 : Lui apprendre à réparer son acte éventuellement

Si la faute commise peut être réparée, demandez à votre enfant de le faire. Il a juré devant le voisin ? Manqué de respect à sa nounou ? Il doit également leur présenter des excuses. Vous lui avez défendu de courir avec son jus d’orange qu’il a renversé sur le tapis en vous désobéissant, demandez-lui d’aller chercher une éponge et de nettoyer le tapis.

Quelques conseils pour finir

En corrigeant vos enfants, évitez :

  • Les discours longs et culpabilisants 

A la longue, ils pourraient créer chez votre enfant ce que les psychologues dénomment le « parent intérieur ». C’est cette petite voix intérieure qui juge, qui rabaisse, qui dévalorise, qui gendarme et qui critique constamment. Cette voix lui fera manquer d’assurance.

  • Les corrections qui surviennent plusieurs jours après la faute 

Cela est surtout valable si vous avez des enfants en bas âge. Ces derniers vivent l’instant présent. Corrigez-les donc sur-le-champ. N’attendez pas le soir pour corriger un enfant de deux ans qui a fait une gaffe le matin. Il n’y comprendra pas grand chose.

  • Les paroles blessantes, les propos humiliants et dévalorisants 

Vous devez vous efforcer de dissocier votre enfant de ses actes. Ce n’est pas parce qu’il vous a menti qu’il est automatiquement un menteur ou qu’il est vilain. Il vaut mieux dire « Tu m’as menti » plutôt que « Tu es un gros menteur ». Évitez par ailleurs de lui dire qu’il est têtu ou insupportable. Votre enfant s’efforce inconsciemment d’être à la hauteur de la réputation (bonne ou mauvaise) que vous lui donnez. Utilisez-donc vos mots pour le valoriser la plupart du temps et le construire.

  • Les humiliations en public 

Peu importe son âge, votre enfant est un être humain qui a des émotions et un égo. Ne l’humiliez pas devant vos amis, des étrangers ou ses propres camarades. Reprenez-le préférentiellement en privé.

  • L’historique des fautes commises 

Si vous rappelez à votre enfant qu’hier il vous a menti, qu’avant-hier il vous a volé, qu’il y a une semaine, il a cassé votre tablette, qu’il y a deux mois il est sorti sans vous demander la permission… vous lui apprenez comment être un excellent rancunier.

 

Chers parents, si vous appliquez deux ou trois fois ces conseils à la lettre, vous aurez de moins en moins à corriger vos enfants après qu’ils aient commis une faute. Dès que vous les appellerez après la faute en question, ils iront directement à l’étape 3 :

« Pardon maman (ou pardon papa) parce que tu m’avais défendu d’allumer la télé en ton absence et je l’ai fait. »

Là, vous aurez gagné. Vous aurez appris à votre enfant à grandir, à demander pardon, à être un homme ou une femme responsable ! À la prochaine bêtise, pourquoi n’essayerez-vous pas de mettre en pratique ces recommandations ?

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17 commentaires

  • Bonjour merci beaucoup pour ce ministère c’est bénissant. Que le Seigneur vous conduise à être une source de bénédiction pour les parents sans expérience que nous sommes.

  • Bonsoir Eunice, merci beaucoup pour les conseils. Comment faire avec les enfants de 15 mois comme le mien. Quand tu dis ne touche pas, cest a ce moment quil le fait tout en souriant. Merci pour ta reponse.

    • Coucou Ngassien, l’article ne s’applique pas à un enfant de 15 mois 😊. A cet âge les enfants sont dans une phase d’exploration qui les pousse à toucher à tout et cela est important pour leur développement. Ce qu’il faudrait faire, c’est réaménager ton intérieur pour mettre hors de la portée de bébé tout ce qui est dangereux ou précieux et le laisser explorer son environnement. Sinon, tu vas t’épuiser parce qu’il n’arrêtera pas.

  • Bonjour Madame Eunice,
    très intéressant article. Merci

  • Merci infiniment pour ces conseils éclairés!

  • Merci pour cet article tres pratique j’ai beaucoup appris et je mettrais en pratique la prochaine fois avec mes enfants de 5 6et 10ans.
    Peut ton mettre les enfants à genoux?si oui combien de temps?

    • Hello Elodie,

      Bien sûr que oui ! Mettre à genoux c’est à peu près pareil que l’isolement. Pour des enfants de 5, 6 et 10 ans, ça fera respectivement 5mn, 6 mn et 10 mn. 😉

  • Bonjour Eunice
    Merci grandement pour tes conseils. J’en ai besoin. Tu touches des points pertinent que nous avons souvent tendance á negliger.
    Que le seigneur vous bénisse abondament et vous inspire d’avantage au nom de Jésus 🙏🙏🙏🙏

  • Merci beaucoup pour vos conseils que Dieu vous bénisse et qu’il vous donne la force de pouvoir nous aider nous les mamans

  • Merci pour ces sages conseils qui vont enormement m’aider.
    Je comprends maintenant que lui crier dessus n’est pas la bonne methode.
    Mille mercis 🙏🏾

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