- Lina, tu vas faire tes devoirs ?
- Non papa, le film n’est pas encore terminé !
- Lina, il est 19h ! Éteins la télé et va faire tes devoirs !
- Non papa, attends un peu ! (Lina commence à se fâcher)
- Je t’ai déjà accordé 30 minutes de plus… Il est l’heure de travailler !
- S’il te plaît papa (Lina est agacée)
- Si si Lina, vas dans ta chambre (Le père lui prend la télécommande et éteint la télé)
La petite en colère, s’énerve en hurlant sur son père : « LAISSE-MOI TRANQUILLE ! ». « Vlan ! » elle rentre dans sa chambre et claque la porte.
Voici une situation que beaucoup de parents rencontrent : leurs enfants défient leur autorité et leur manquent de respect quasi-quotidiennement.
Comment éviter que cela ne se produise dans votre maison ? Comment y remédier si c’est déjà le cas chez vous ?
Fixer des limites aux enfants : pourquoi est-ce si important ?
Vers l’âge de 2 ou 3 ans, vos bouts de choux commencent à s’affirmer. Leur conscience de soi s’accroît et ils réalisent qu’ils peuvent effectuer des choix : décider de vous obéir ou non. Cela est tout à fait normal et fait partie de leur processus de développement. S’il ne faut absolument pas s’imposer chaque fois, vous ne devez pas non plus tout leur passer.
Il est de votre devoir de leur faire comprendre qu’ils sont membres d’une famille (qui représente la société en miniature), laquelle est régie par des règles, des principes et des interdits. Vous pouvez dores et déjà commencer progressivement à leur indiquer des limites.
Beaucoup de parents commettent l’erreur de commencer à fixer les limites à leurs enfants tardivement ce qui mène à des comportements très difficiles à recadrer plus tard, notamment à l’adolescence.
En effet, si vous ne fixez pas de limites, vos enfants auront énormément de mal à se cadrer et à se maitriser, que ce soit à la maison, à l’école, et plus tard malheureusement en société.
Nous, parents, sommes en grande partie responsables de ce que nos enfants seront demain. C’est la raison pour laquelle nous devons leur inculquer au mieux et le plus tôt possible, les fondamentaux d’une bonne éducation. Une bonne éducation intègre de la loi de l’honneur : le respect des figures d’autorité et des ainés.
Si certains comportements peuvent être à la limite du tolérable sous l’effet de la colère avec les amis et les pairs, il ne doivent pas du tout l’être avec les figures d’autorité et les ainés.
Le non respect de la loi de l’honneur entraine énormément de dérives :
- Des citoyens qui giflent des autorités administratives ou politiques ;
- Des salariés qui insultent et tabassent leurs patrons ;
- Des adolescents qui donnent des coups de poings et des coups de pieds à leurs parents ;
- Des élèves ingérables ;
- Des citoyens qui tirent à balles réelles sur des passants juste parce qu’ils ont été contrariés ;
- Des jeunes gens qui battent des vieillards…
La liste est longue.
La colère fait partie des émotions primaires de l’homme.
Vos enfants ont le droit d’être en colère, d’être contrariés ou d’être tristes. En règle générale, vous ne devriez pas condamner leurs émotions négatives. En revanche, vous devez absolument leur apprendre à canaliser ces émotions en leur inculquant qu’ils n’ont pas le droit de faire tout ce qui leur passe par la tête lorsqu’ils les ressentent. C’est justement en cela que consiste la maturité.
Les limites posées sont des garde-fous et des repères. Quelle que soit l’intensité de leur colère, n’acceptez pas que vos enfants les franchissent. Autrement, vos enfants pourraient poser des actes très regrettables aujourd’hui et des actes beaucoup plus regrettables encore demain. En outre votre autorité se trouvera complètement ruinée.
Si vos enfants tentent de les franchir, commencez par les corriger verbalement en les réprimandant. S’ils persistent ou récidivent, escaladez vers les autres méthodes de correction. A cet effet, je vous recommande vivement cet article : 6 méthodes efficaces et pleines d’amour pour corriger vos enfants !
Ligne rouge 1 : Hausser le ton
Si votre enfant hausse le ton sur vous pour obtenir quelque chose, ou pour vous signifier son agacement, réagissez à chaud ! Reprenez-le immédiatement. Prenez un visage grave ou simulez-le. Faites-lui comprendre clairement qu’qu’on ne crie pas sur son parent. Signifiez-lui que si cela se reproduit, il sera puni !
Votre enfant a le droit d’exprimer son agacement ou sa colère mais cela doit être encadré par le respect.
Je vous recommande d’ailleurs cet article dans lequel j’en parle : 5 étapes simples pour corriger vos enfants de manière constructive.
A froid, ayez une discussion avec votre enfant et expliquez-lui calmement qu’élever le ton sur un parent, sur un enseignant ou sur un ainé est une forme d’impolitesse. Cela pourrait lui couter un renvoi scolaire, des difficultés professionnelles, un rejet de la part des autres… Précisez lui que parce que vous l’aimez, vous serez dans l’obligation de le sanctionner s’il recommence pour lui éviter demain toutes ces conséquences désastreuses.
Ligne rouge 2 : Claquer la porte au nez !
Si vous faites des reproches à votre enfant et qu’au moment où vous le congédiez, il sort rapidement comme Lina et claque la porte, rappelez-le sans tarder ! Signifiez-lui avec un ton grave que vous espérez vivement pour lui que cela ne se reproduira plus.
A froid, expliquez à votre enfant que claquer la porte est un pur manque de respect et qu’il n’a pas droit de le faire au nez de qui que ce soit, encore moins au nez de ses parents. Quand bien même votre petit serait fou de rage, à tort ou à raison, il devrait apprendre à se calmer et à refermer les portes tout doucement par respect pour autrui.
Ne commettez absolument pas l’erreur de vous dire au fond de vous-même : « Sa colère peut bien justifier son comportement, quand il sera plus calme, il reviendra à de meilleurs sentiments ». Votre enfant pourrait en faire une habitude que vous ne pourrez plus éradiquer aisément.
Dans la même lancée, si votre enfant en colère lance et brise un verre ou une assiette, donne un coup de pied ou un coup de poing à une porte, ou pose tout autre acte violent, vous devez immédiatement le recadrer.
Ligne rouge 3 : Ne pas répondre lorsque vous l’appelez !
– Stéphanie ! Stéphaaaaaaaaaaaaaaaaaaaniiiiie !
– Pfff… (Stéphanie agacée, se bouche les oreilles.)
Certains enfants ont tendance à ignorer volontairement les appels de leurs parents. Ils ne répondent pas et restent carrément indifférents.
Dans le cas où cela vous arriverait, réagissez promptement ! Reprenez aussitôt votre enfant. Dîtes lui que cela ne se fait pas !
Il en est de même lorsque vous lui posez une question et qu’il s’abstient de vous répondre en vous ignorant.
Enseignez à votre enfant qu’il faut absolument qu’il réponde lorsque vous l’appelez ou lorsque vous lui parlez, peu importe son état d’esprit. C’est une marque de respect qu’il vous doit : vous êtes son père ou sa mère.
«Honore ton père et ta mère : c’est le premier commandement auquel une promesse est rattachée :»
Ephésiens 6:2 BDS
Ligne rouge 4 : Utiliser des expressions irrévérencieuses comme « Papa (ou Maman), tu mens » !
Vous passez une agréable soirée en famille, tous autour d’une table en train de jouer au puzzle. L’ambiance est bon enfant, vous racontez une blague et votre fille renchérit : « Maman, tu mens ! ». A cet instant précis, reprenez-la en douceur en lui expliquant que cela ne se dit pas ! Petite parenthèse : évitez de raconter des mensonges à vos enfants ou de raconter des mensonges de manière générale, cela fragilise votre autorité :-).
Donnez-lui des phrases de substitution comme « Ce n’est pas vrai », « Tu te trompes », « Tu fais une erreur » …
Dans le cas où votre fille le dit dans un accès de colère, reprenez-la énergiquement et recadrez-la aussitôt.
Un parent est une figure d’autorité. Il mérite du respect. Et cela s’inculque beaucoup plus facilement dans les premières années de vie !
Ligne rouge 5 : Taper !
Dès ses premières années de vie, vous pourrez observer votre enfant vouloir vous taper ou taper d’autres personnes lorsqu’il est en colère. Cela est très amusant d’ailleurs ! 🙂 Vous pourrez donc en rigoler, le prendre à la légère et vous dire que ce n’est un enfant.
En revanche, vers 2, 3 ans, même si cela vous fait rigoler, vous devez apprendre à simuler des colères. Autrement, votre enfant continuera en grandissant et cela pourra conduire à des circonstances scandaleuses donc beaucoup moins drôles : un adolescent ou un adulte qui bat ses parents.
Répétez-lui qu’« on ne tape ni maman, ni papa ! ». S’il persiste, tenez-le fermement, immobilisez-le.
Ligne rouge 6 : Injurier ou jurer !
Chaque parent poli et consciencieux veille à ce que chez lui, ne soient entendus que des mots corrects. Cependant il arrive parfois que les enfants ramènent à la maison des expressions indésirables : « me**de », « imb@#!*le ». Il n’est pas rare d’ailleurs qu’ils ne sachent en général ni la gravité, ni le sens de ces mots grossiers.
Si cela se produit chez vous, signifiez clairement à votre enfant :« On ne dit pas de gros mots ! », « Ce n’est pas bien d’injurier ! »
Si votre enfant venait à employer des jurons, donnez-lui des expressions de substitution comme : « Waouh ! », « Super ! », « La classe » s’il est joyeux, et « Zut ! », « Mince ! » s’il est énervé ou déçu.
Rappelez-vous que vos enfants vous copient plus qu’ils ne vous écoutent. Alors, si vous avez l’habitude de jurer ou d’injurier, vous ne serez pas cohérent si vous leur défendez de le faire.
Ligne rouge 7 : Défier l’autorité !
Si par exemple votre enfant de 5 ans fait un vacarme en tapant sur la table, et qu’il continue à le faire malgré vos multiples injonctions lui demandant d’arrêter, il est visiblement en train de défier votre autorité. Vous devez réagir fermement.
Affirmez-vous donc ! Avec un air sérieux, faites-lui comprendre qu’arrêter tout de suite. S’il refuse, saisissez ses deux mains, immobilisez-les et dites-lui d’un ton ferme : « J’ai dit d’arrêter ! ».
Une fois les tensions retombées, expliquez à votre enfant que défier l’autorité d’un parent ne se fait pas.
Si votre enfant a un an et demi en revanche, il n’a pas la maturité pour comprendre cette règle. Une réaction appropriée pour son âge serait de le distraire avec un jouet pour qu’il arrête.
En définitive
La violation par un enfant d’une ou de plusieurs des consignes décrites ci-dessus doit être pour un parent, assimilable à un début d’incendie qui pourrait ravager sa maison. Des actions promptes et efficaces doivent être entreprises sur le champ pour éviter l’embrasement total. En plus, tout doit être mis en œuvre pour que cela ne se reproduise plus. En ce qui concerne ces 7 lignes rouges, il n’y a ni démocratie, ni compromis. Il y va de la maturité de l’adulte de demain et de la stabilité familiale.
En outre, puisque les comportements extrêmes se produisent généralement sous l’effet de la colère, il est dans l’intérêt de chaque parent d’apprendre à ses enfants à gérer la colère. Le but n’est pas de condamner la colère en soi mais de condamner les actes déraisonnables qui pourraient en découler. Cela permettra de mettre les enfants à l’abri de plusieurs ennuis et situations regrettables, car la colère est une folie passagère.
« Vaincre la colère, c’est triompher de son plus grand ennemi. » Publilius Syrus
Les comportements inacceptables peuvent varier en fonction de votre sensibilité, de votre culture et de celles de votre conjoint. Il est important d’en discuter à deux et de voir ceux qui sont vraiment importants pour vous et de les communiquer à vos enfants.
Si ces bornes sont bien établies chez vos enfants et que vous remplissez correctement leur réservoir affectif, vous allez considérablement diminuer les chances qu’ils vous manquent de respect à l’adolescence.
Etre un modèle
Enfin, la meilleure manière d’inculquer la maîtrise de soi et le respect à ses enfants consiste à leur donner l’exemple. Vos enfants vous observent lorsque vous êtes en colère contre votre conjoint(e), votre nounou, vos enfants, un conducteur qui vous fait une queue de poisson dans la circulation routière… Injuriez-vous ? Jurez-vous ? Devenez-vous incontrôlable ? Violent ?
Si non bravo. Si oui, attention il faudra y travailler pour prêcher par l’exemple. Si jamais il vous arrive de vous emporter ou d’avoir un comportement non exemplaire en présence de vos enfants, pensez à vous excuser auprès d’eux et à leur signifier que vous n’auriez pas dû réagir ainsi.
Vous avez aimé cet article ? Je vous invite à le partager. Voyez-vous d’autres lignes rouges à ne pas franchir ? Laissez-les en commentaires.
C’est fabuleux comme conseil, merci pour ces rudiments essentiels
Bonjour chère Aînée
C’est du concret tout simplement.
Merci et le chemin continue
Merci beaucoup pour vos apports au quotidien que DIEU vous fortifie davantage.
Bonsoir Eunice,
Je suis maman solo de deux petits. Et combien de fois je me suis posée (toujours d’ailleurs) des questions sur l’éducation. Votre article m’a fait pensé à mon fils qui se mettait carrément à cracher par terre quand il avait deux ans. Ça a duré longtemps. Il a bientôt cinq ans. J’étais désemparée de le voir cracher comme ça par terre et plus je lui disais d’arrêter et plus il le faisait. Dans ces cas là on ne sait plus comment faire. Quand la parole de Dieu dit que la folie est attachée au coeur de l’enfant et que c’est la verge de la correction qu’il en éloignera. Que si tu frappes ton enfant de la verge il n’en mourras pas. Je me demande souvent si ces versets parlent des féssées?
Très bon article ça m’a donné des idées pour écrire un texte de règles à respecter obligatoirement pour mon fils de 10ans. Merci pour cet article, merci de nous aider 🙏🏽.
Merci. Même en tant qu’adulte j’ai peaufine mon éducation en vous lisant et ça va aussi m’aider à définir mes limites envers les autres
Merci Eunice pour cet article très complet et très pertinent. Il est important de savoir corriger ses enfants et se faire respecter quand on est parent.